À travers une réflexion liant Entre les lignes de Tiago Rodrigues, Iphigénie de Jean-René Lemoine, Phèdre 2005 d’Istvan Tasnádi ainsi que Cassandre on the road de Lina Prosa, Dévastation de Dimitris Dimitriàdis et Saint Amour de Michel Azama, ce mémoire traite de la monstruosité dans le théâtre contemporain. Ces pièces, réécritures européennes de mythes grecs antiques datant du vingt et unième siècle, peuvent être qualifiées de « livre-monstres ». Les réécritures sont en effet formellement monstrueuses car hybrides. Grâce aux personnages mythiques connus par les lecteurs-spectateurs, les réécritures sont un lieu privilégié pour parler de l’humanité et pour créer des personnages-monstres, coincés entre passé et présent, entre corporéité et présence fantomatique. Les « livres-monstres » que sont ces réécritures offrent aux auteurs une place et une forme leur permettant d’exposer la monstruosité contemporaine et leur propre regard sur le monde et le théâtre. La reprise de mythes antiques est aussi l’occasion pour les dramaturges d’avoir une réflexion métathéâtrale, à la fois sur leur rapport aux mythes et sur leur position d’auteur.