La pratique du chant pendant la grossesse et l’accouchement est ancestrale. En France, le chant prénatal est apparu dans les années 1970 et a fait suite à la découverte de la psychophonie par Marie-Louise Aucher. Pourtant aujourd’hui en France, moins de 1% des femmes enceintes y ont recours, nous pouvons donc nous demander quel intérêt elles y trouvent. Notre étude s’intéresse donc au vécu des femmes pendant leur grossesse, leur accouchement et les premiers mois de vie de leur enfant, après avoir participé à des ateliers de chant prénatal. Ces expériences ont été recueillies à travers 12 entretiens semi-directifs auprès de femmes ayant participé aux ateliers de chant prénatal du Centre Hospitalier du Belvédère à Mont-Saint-Aignan.
D’après notre étude, le chant prénatal pendant la grossesse aide donc à se détendre, à mieux connaitre son corps en travaillant notamment sur la respiration. Lors du travail et de l’accouchement, la pratique des vocalises permet un meilleur contrôle de la douleur des contractions mais également une diminution de celle-ci. La place du père est primordiale dans l’accompagnement de ces vocalises. Enfin, tout au long de la grossesse, le chant semble être un moyen privilégié de communiquer avec le foetus. Il reste alors un canal de communication privilégié avec le nouveau-né après la naissance.
Le chant prénatal semble donc répondre aux besoins de ces femmes en termes de préparation à la naissance et à la parentalité, mais il ne concerne qu’une population limitée et gagnerait à se répandre plus largement.