L'accès aux concentrations basses d'antidépresseurs dans le plasma comme dans les globules rouges par la mise au point de la technique rapide de quantification que nous venons de décrire et d'évaluer est d'un grand intérêt pratique. Cette méthode corrige le manque de sensibilité et de spécificité des techniques courantes immunochimiques et offre l’accès aux dosages simultanés non seulement de la molécule mère, mais également du métabolite hydroxylé (cardiotoxique : temps de demi-vie long ; reflet de la métabolisation du dérivé déméthylé), ce qui est rarement décrit à ce jour. De plus, la technique offre l'avantage d'être rapide, ne mettant en jeu ni silanisation de la verrerie, ni dérivation, ni double extraction, ce qui la rend bien adaptée aux analyses de routine. La surveillance des taux plasmatiques de trimipramine et de clomipramine (ainsi que leurs métabolites ) présente le triple intérêt : • de compléter les données pharmacocliniques peu nombreuses concernant ces deux molécules chez les sujets traités au long cours ; • d'éviter les résistances thérapeutiques ou le risque de toxicité liés à une posologie mal adaptée ; • d'améliorer la compliance. Plus démonstratif encore est l'intérêt de la détermination intra-érythrocytaire de ces mêmes molécules car il s'agit d'un domaine peu étudié : la réponse aux antidépresseurs peut être différente pour des posologies identiques et des taux plasmatiques semblables. L'application de cette technique pour la réalisation du protocole clinique effectué par le laboratoire de pharmacologie du Professeur GAVEND, en collaboration avec le service de psychothérapie du Professeur BOUCHARLAT en a démontré l'efficacité analytique. Par ailleurs cette étude préliminaire ouvre la voie aux études de corrélation pharmacocliniques.