Avec l’actualité de ces derniers mois, la solitude s’impose désormais dans le quotidien de nombreuses personnes à travers le monde, bien souvent dans sa forme la plus néfaste, l’isolement. Pourtant, ce phénomène, loin de n’être qu’un état subi, s’avère historiquement complexe et fait aujourd’hui l’objet d’un intérêt particulier. La thématique de la solitude en littérature est porteuse d’une dualité qui illustre le rapport ambigu qu’entretiennent les sociétés occidentales avec ce phénomène depuis des générations. En effet, si le repli sur soi n’est pas jugé souhaitable pour les citoyens, il est cependant convoité par de nombreux individus. Ces derniers voient la solitude comme un moyen de réaliser un objectif personnel ou bien d’acquérir un regard nouveau sur leur propre intériorité et sur le monde alentour. Aujourd’hui, l’évolution effrénée des sociétés ultramodernes, ainsi que les bouleversements climatiques et biologiques grandissants, influencent les publications de ces dernières décennies et contribuent à transformer les genres littéraires. Dans ce contexte, les récits présentant des personnages choisissant de s’isoler volontairement du monde contemporain afin de se confronter à l’expérience de solitude sont de plus en plus nombreux dans le paysage littéraire contemporain. Le corpus principal du travail de recherche regroupe quatre ouvrages contemporains relevant d’auteurs et de genres littéraires variés, ayant pour thématique commune la solitude volontaire (Le Grand Jeu de l’auteure française Céline Minard, Into The Wild, l’écrivain américain Jon Krakauer, Le Garçon Sauvage. Carnet de montagne de l'écrivain italien Paolo Cognetti et Dans les forêts de Sibérie de l'auteur français Sylvain Tesson). En quoi ces différents récits d’expérience de solitude volontaire amènent-ils le lecteur contemporain à repenser son rapport à la société et au monde, dans un contexte où les grands espaces sont plus que jamais circonscrits ?