Depuis la période coloniale, la question des femmes prend une place importante dans le processus de différenciation entre les pays du Maghreb et la France qui use de ces dernières pour mieux se distinguer culturellement et ainsi poser sa propre identité en la comparant à celle des pays maghrébins. En ce sens, le cinéma est un véritable outil, permettant de mettre en lumière ces multiples logiques de différenciations tant dans le processus de fabrication de ces coproductions que dans les diverses représentations qui en découlent, mais également dans la réception de ces dernières par la presse et le public de ces quatre pays. L’étude des coproductions cinématographiques de ces trente dernières années permet en ce sens de questionner les différentes mutations qu’ont pu connaître les sociétés maghrébines notamment en ce qui concerne les questions de genre, particulièrement au cœur des débats politiques de ces trois pays depuis les années 1990. Ce questionnement entraîne de facto à s’intéresser à l’évolution des différents stéréotypes concernant les femmes maghrébines à travers différentes thématiques que sont les traditions, la religion, mais également la place des mouvements féministes et leurs importances dans la remise en cause du statut des femmes et de leurs représentations archétypales. Ainsi, cette analyse tend à prouver qu’une analyse de l’évolution des différentes représentations de genre dans les coproductions franco-maghrébines depuis 1990 permet de mettre en évidence l’existence et la persistance de formes d’interculturalité entre la France et les pays du Maghreb.