Les partisans de la médecine humaniste estiment que, puisque plusieurs dimensions de l’être humain peuvent être affectées, il est de leur responsabilité de les considérer. C’est ainsi que, conjointement à la dimension physique, la dimension psychologique des patients gravement malades est prise en compte depuis quelques décennies, ainsi que la dimension sociale. La récente prise en compte de la dimension spirituelle, bien que recommandée par les instances de santé mondiales, révèle la singularité de la France sur ce point. La prise en compte de la souffrance spirituelle en France est ainsi empreinte de son Histoire. Au regard de la dimension spirituelle, ce mémoire dresse un panorama du contexte sociétal français et des orientations de la médecine contemporaine. Il propose également une définition de la spiritualité et de la souffrance spirituelle dans le contexte médical. Les constituants de la biographie hospitalière y sont analysés en tant qu’échos potentiels à une souffrance spirituelle d’une personne en situation de maladie grave ; la biographie hospitalière s’articulant avec le travail d’une équipe soignante, afin d’apporter une complémentarité pour la personne fragilisée, ainsi qu’au service de soin, par la singularité de son rôle de « passerelle » à la fois temporelle, spatiale et relationnelle. La prise en compte de la souffrance spirituelle tend à aider toute personne en situation de maladie grave à se retrouver par-delà les étiquettes construites par son expérience individuelle dans la société ; vers un « essentiel » d’elle-même. Celle de « patient », quoique indispensable, n’en est qu’une parmi d’autres dans l’histoire de sa vie.