Cancer de l'anus et papillomavirus : évaluation des connaissances et de l'acceptabilité d'un dépistage chez les hommes utilisateurs de PrEP - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance
Mémoires Année : 2024

Cancer de l'anus et papillomavirus : évaluation des connaissances et de l'acceptabilité d'un dépistage chez les hommes utilisateurs de PrEP

Résumé

Introduction : La prévalence des infections anales à HPV-HR est élevée chez les HSH sous PrEP (79 à 84 % selon les études), comparable à celle des HSH VIH positifs. Ces infections sont responsables de 89 % des cancers de l'anus et il n'y a pas à ce jour de recommandations concernant le dépistage des dysplasies anales chez les PrEPeurs. Matériel et méthodes : L'étude vise à évaluer l'acceptabilité du dépistage du cancer de l'anus chez les hommes PrEPeurs et leurs connaissances sur les HPV, puis à définir les freins et les facteurs associés à l'adhésion au dépistage du cancer de l'anus. Cette enquête a été menée entre juin et octobre 2023. Le support était un auto-questionnaire en ligne distribué aux hommes par 20 centres de consultation PrEP du Grand Ouest. Résultats : Les 212 répondants étaient des HSH PrEPeurs, de 40,6 ans en moyenne. Les 2/3 étaient employés, cadres ou professions intellectuelles supérieures et 9,4 % travaillaient dans le domaine médical. 86,3 % avaient déjà consulté au CeGIDD et 48,1 % un proctologue. 80,7 % ont déclaré un antécédent d'IST et 13,7 % pratiquer le chemsex. Tous étaient sexuellement actifs, 91,5 % déclarant des RS anaux passifs et 9,9 % utiliser des préservatifs de façon systématique. Enfin, 21,7 % ont déclaré avoir déjà eu des lésions anales (condylome, dysplasie ou cancer). Sur les 30 répondants ≤ 26 ans, 86,6 % étaient vaccinés, l'absence de vaccination était toujours justifiée par une non-prescription dans cette tranche d'âge. La majorité avait entendu parler des HPV, soit par des professionnels de santé ou les médias, et le niveau de connaissance était moyen avec un taux de bonnes réponses de 43,4 %. Le score de connaissance était associé à la CSP, au statut vaccinal, à l'orientation sexuelle et à l'âge dans une moindre mesure. Les 2/3 étaient informés de l'imputabilité des HPV dans le cancer de l'anus, de la transmission par voie sexuelle et que l'infection peut être asymptomatique. Un peu plus de la moitié connaissaient les recommandations vaccinales chez les garçons et chez les HSH. Le taux d'acceptabilité du dépistage du cancer de l'anus était de 95,8 %. Les raisons des acceptations étaient la volonté de protection pour eux et pour leurs partenaires, la perception d'un risque de cancer de l'anus, la recommandation par le médecin, et le fait que l'examen soit indolore. Les raisons principales des 9 refus étaient le non-remboursement du dépistage, la peur de la douleur et / ou un sentiment de honte vis-à-vis de l'examen. Aucune association significative n'a été démontrée entre le score de connaissance sur les HPV et l'acceptabilité du dépistage du cancer de l'anus. Conclusion : L'acceptabilité du dépistage du cancer de l'anus chez les hommes utilisateurs de PrEP est excellente. Cette population est intéressée par le sujet, avec des connaissances hétérogènes sur les HPV. Il est nécessaire d'intensifier les campagnes de sensibilisation autour de la santé sexuelle et inclure les professionnels de santé qui ont un rôle primordial dans l'accompagnement des patients en matière de prévention. Si les recommandations de dépistage du cancer de l'anus sont étendues aux PrEPeurs, elles seront probablement bien suivies et permettront une meilleure prise en charge globale.
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dumas-04597994 , version 1 (03-06-2024)

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Citer

Bérengère Villette. Cancer de l'anus et papillomavirus : évaluation des connaissances et de l'acceptabilité d'un dépistage chez les hommes utilisateurs de PrEP. Médecine humaine et pathologie. 2024. ⟨dumas-04597994⟩
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