L’activité agricole, un vecteur d’intégration pour des personnes réfugiées ? - Mémoires Institut Agro Montpellier Accéder directement au contenu
Mémoire D'étudiant Année : 2023

Agricultural activity, a vector of integration for refugees?

L’activité agricole, un vecteur d’intégration pour des personnes réfugiées ?

Résumé

The French government is seeking to develop its integration policy throughout the country, including in small towns and rural areas, with the aim of providing better support for refugees. In the current context of difficult hiring, particularly for seasonal jobs, the agricultural sector appears to be able to contribute to this integration policy. The aim of this study is to identify the employment opportunities for beneficiaries of international protection in the agricultural sector. How are agricultural jobs currently organised and to what extent do they contribute to the integration of refugees in France? Three lines of research have been defined: a study of integration programs that use farming as a vehicle for learning, an assessment of direct access to agricultural employment, and an inventory of linguistic and training programs for refugees. To develop these three axes, a bibliographic review and surveys with refugees, farmers and project leaders were carried out in two study areas: Landes and Haute-Vienne. The agricultural activities in Haute-Vienne set up by the associations and insertion sites aim to support the construction of professional projects for refugees and asylum seekers, which are still very little oriented towards the agricultural sector. In the Landes area, access to seasonal jobs is studied from the Mont-de-Marsan accommodation centers and the town of Parentis-en-Born. Access is facilitated by intermediaries: social workers, associations, or personal contacts, who try to overcome the various obstacles to employment: administrative procedures, access to housing or mobility. The jobs, which are seasonal and mainly focused on vegetable growing, offer a pathway to integration through employment, as they do not require a qualification and are accessible to people who are non-French speakers. The study of ten professional and linguistic training programmes also highlighted the complex challenges faced by the programme leaders, both in terms of promoting agricultural employment and the various issues of mobility, accommodation and coordination between players, in particular. However, the results are encouraging in terms of learning sociolinguistic codes. Despite the methodological limitations of this research, it appears that employment of refugees in the agricultural sector is low and scattered across the country. It is, however, a source of employment integration for non-native speakers. The study does not allow us to conclude on the integration of refugees, which requires further long-term studies on social relations and local ties. However, improving integration in the agricultural sector will require coordination between agricultural and social players, as well as training both before and during employment, in order to promote greater autonomy.
Le gouvernement français souhaite développer sa politique d’intégration sur l’ensemble du territoire, y compris dans les petites villes et espaces ruraux avec l’ambition de favoriser l’accompagnement des personnes réfugiées. Dans le contexte actuel de difficulté de recrutement, notamment pour les emplois saisonniers, le secteur agricole apparaît pouvoir contribuer à cette politique d’intégration. La présente étude vise à mieux cerner les opportunités d'emploi pour les personnes bénéficiaires de la protection internationale au sein du secteur agricole. Comment s’organise aujourd’hui l’accès aux emplois agricoles et dans quelles mesures contribuent-ils à l’intégration des personnes réfugiées sur le territoire ? Trois axes de recherche ont été définis : une étude sur des programmes d’insertion qui utilisent l’activité agricole comme vecteur d’apprentissage, une évaluation de l’accès direct à l’emploi agricole et un état des lieux des programmes de formation linguistique et professionnelle à destination des personnes réfugiées. Pour développer ces trois axes, un état de l’art et des enquêtes auprès de personnes réfugiées, agriculteur.trice.s et porteur.euse.s de projet ont été menés sur deux terrains d’études : les Landes et la Haute-Vienne. Les activités agricoles en Haute-Vienne mises en place par les associations et chantiers d’insertion visent à soutenir la construction des projets professionnels des personnes réfugiées et en demande d’asile qui restent faiblement orientés vers le secteur agricole. Au sein des Landes, l’accès aux emplois saisonniers est étudié depuis les centres d’hébergement de Mont-de-Marsan et de la ville de Parentis-en-Born. Il est facilité par la présence d’intermédiaires : travailleur.euse.s sociaux, associations ou relations personnelles, qui tentent de soulever les différents obstacles à l’emploi (démarches administratives, accès au logement ou mobilité). Les postes proposés, saisonniers et majoritairement tournés vers le maraîchage, offrent une voie d'intégration par l’emploi car ils ne nécessitent pas de diplôme et sont accessibles pour des personnes allophones et ne parlant pas le français. L’étude de dix programmes de formation professionnelle et linguistique a, par ailleurs, mis en évidence les défis complexes auxquels sont confrontés les porteur.euse.s de programmes, tant sur la promotion de l'emploi agricole que sur les diverses questions de mobilité, de logement et de coordination entre acteur.trices, notamment. Les résultats sont cependant encourageants en termes d’apprentissage des codes sociolinguistiques. En dépit des limites méthodologiques de cette recherche, il apparaît que l’emploi des personnes réfugiées dans le secteur agricole est faible et épars sur le territoire. Il est, cependant, source d’insertion dans l’emploi pour des personnes allophones. L’étude ne permet pas de conclure sur l’intégration des personnes réfugiées qui nécessite des études complémentaires sur le long terme, sur les relations sociales et l’ancrage au sein d’un territoire. L’amélioration de l’insertion dans le secteur agricole devra s’appuyer sur la coordination des acteur.trice.s agricoles et social et des formations tant en amont que pendant l’emploi pour favoriser l’autonomie.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)

Dates et versions

dumas-04449105 , version 1 (25-03-2024)

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  • HAL Id : dumas-04449105 , version 1

Citer

Gabrielle Bichat. L’activité agricole, un vecteur d’intégration pour des personnes réfugiées ?. Agronomie. 2023. ⟨dumas-04449105⟩
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