Le mandat britannique en Irak et la question kurde, 1918-1932
Résumé
Cette étude propose une histoire de la question kurde sous le mandat britannique en Irak se concentrant principalement sur les acteurs et les instruments concrets qui firent le mandat, s’éloignant ainsi d’une perspective purement diplomatique. La première partie s’attache à dresser un portrait général du mandat britannique au Kurdistan irakien. Elle explicite le contexte dans lequel le mandat se met en place au lendemain de la Première Guerre mondiale, et les attitudes variées des Kurdes en réaction à ce processus duquel ils sont souvent laissés en marge. Il s’agit dès lors de se concentrer sur les différents acteurs principaux de la question kurde sous le mandat. La structure de l’administration britannique dans la région est étudiée, avec un accent particulier mis sur les représentations et une étude de cas d’un administrateur particulièrement emblématique, le Major Noel. Après cette concentration sur les acteurs du mandat dans la région, la seconde partie étudie les instruments de pouvoir jouant un rôle critique dans la gestion de la question kurde. Le pouvoir de l’administration passe prioritairement par un travail de recueil et de traitement d’informations sur la société kurde, notamment par la production de cartes, d’une histoire des Kurdes ou encore la formalisation britannique des langues locales. Le dernier temps de cette étude est enfin consacré à une interrogation sur la manière dont le mandat britannique en Irak caractérise la question kurde. À partir de l’étude de cas des réactions britanniques aux différentes révoltes du Sheikh Mahmud de Barzinji tout au long des années 1920, il est possible de montrer les différentes stratégies britanniques visant à délégitimer le nationalisme kurde alors émergeant en une simple expression de luttes tribales. Le tournant radical effectué par l’administration britannique à partir de 1929 vis-à-vis des Kurdes d’Irak, dont le particularisme culturo-linguistique se trouve finalement encouragé, entre finalement en pleine contradiction avec le déni du nationalisme kurde des premières années, et aboutit à la caractérisation des Kurdes d’Irak en « minorité », un terme alors en vogue à la SDN.
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Histoire
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