La mise en place des politiques éducatives locales à Mayotte. Gouvernance par "politique" (logique exogène) et mahrorité : "postcolonialité" et "traditionalité" incorporées. D'un constat : les politiques éducatives locales ont du mal à prendre forme. À une interrogation : qu'est-ce qui fait frein ? Il est question de mettre en évidence une particularité mahoraise de gouvernance de territoire qui résulte d'un processus de décomposition/recomposition suivant une logique d'assimilation/accommodation découlant de la confrontation de la mahorité avec des pratiques de nature politique. Mayotte est posée comme une postcolonie : un lieu où perdurent des effets de la colonisation, un lieu où s'enchevêtrent des durées et des temps multiples. Un lieu où l'apprentissage d'une certaine forme de gouvernance à l'occidental fut vécu selon une forme pervertie. Mais encore, Mayotte est habitée par une culture de type communautaire. Quelques-unes de ses caractéristiques connues sont le refus du "progrès", la défense des intérêts tribaux, une forte cohésion du groupe. Ce travail porte un regard sur la mise en place des politiques éducatives locales et analyse le comportement des acteurs, "postcolons" et "postcolonisés", au contact avec des façons de faire de nature politique. Gouverner sur la base de modalité politique se veut recréer des liens entre des individus dans une société éclatée, individualiste, ce qui n'est pas vraiment le cas en ce qui concerne Mayotte. Comment se consument alors la rencontre de logiques politiques avec des habitus structurés à la fois par un contexte postcolonial et traditionnel ?