Le présent travail viserait d'abord à définir plus précisément ce qu'on entend par coopération décentralisée au développement et voir comment cette action publique singulière participe à un débordement territorial qui semble caractériser le champ des politiques publiques ces dernières années. À partir de ce constat, il sera alors possible d'affiner l'hypothèse faisant des villes moyennes et petites une échelle différente et inédite pour comprendre les raisons et enjeux de la mise en place de programmes de coopération décentralisée au développement. Cette première partie s'achèvera par la présentation du terrain d'études des villes moyennes et petites et de la méthodologie utilisée pour tester cette hypothèse. Une seconde partie tendra à montrer que la coopération décentralisée au développement dans ce contexte possède bien une dimension identitaire et politique réelle faisant écho à un "bien commun territorialisé" qui dépasse le seul secteur de l'aide au développement et de la solidarité internationale. On verra dans une troisième partie que cette coopération, du fait de l'absence de logique concurrentielle l'animant, peine à avoir une dimension idéologique qui traverse les enjeux territoriaux, ce qui interroge sur sa capacité à faire sens à long terme dans des logiques identitaires et partisanes locales.