La chirurgie reconstructrice fait de plus en plus appel aux transferts micro-anastomosés. Le lambeau antibrachial centré sur l'artère radiale, de par ses caractéristiques, est une indication de choix en chirurgie maxillo-faciale. La morbidité de son site donneur remet en question son usage. Matériel et méthode : Vingt huit patients de deux centres hospitalo-universitaires ayant bénéficié d'un lambeau libre antibrachial ont été revus. Les principales variables analysées incluaient les scores du questionnaire d'évaluation de la main de Michigan, les amplitudes articulaires du poignet, la force de la poigne et de la pince pouce-index par un dynamomètre, la sensibilité discriminative de chaque doigt. Les données ont été comparées entre les deux membres. Résultats : Le sexe ratio était de 21/7 avec un âge moyen de 60,3 ans. La surface moyenne des lambeaux était 42,7 cm². Le score du test de Michigan du fonctionnement global de la main (p=0,10), de l'aspect esthétique (p=4x10(-7)) et de la satisfaction globale (p=2x10(-5)) était statistiquement inférieur du côté opéré. La force musculaire, les amplitudes articulaires et de la sensibilité discriminative étaient équivalentes des deux côtés. Discussion : La morbidité des lambeaux antibrachiaux est essentiellement due à la perception des patients d'une faiblesse du membre, de douleurs ou d'une cicatrice inesthétique. Différentes procédures visant à limiter cette morbidité sont rappelées. Bien que des alternatives micro-chirurgicales soient possibles dans certains cas, le lambeau antibrachial a des avantages inégalés qui justifient son utilisation.