Comme le reste de la population les personnes âgées, malgré leur plus grande fragilité et la consommation de médicaments souvent incompatibles, sont consommatrices d'alcool. La meilleure connaissance de ces usages est importante, pour une réduction des risques et une amélioration des soins. Les différentes revues de la littérature réalisées montrent un manque de données en soins primaires. L'objectif de notre étude était d'établir la consommation d'alcool des personnes de 75 ans et plus, en médecine générale (hors établissements de santé et de retraite), en Aquitaine. 107 internes effectuant leur stage praticien en Aquitaine avaient pour mission d'inclure entre Mai et Novembre 2013 au minimum 10 patients vus chez les différents maîtres de stage. Les données recueillies provenaient d'un questionnaire comportant l'AUDIT C modifié. 234 questionnaires ont été étudiés montrant que l'usage simple d'alcool était le profil dominant représentant 60,7% de la prévalence totale. 17,5% de la population déclarait être non consommatrice. 78,2% des sujets n'avaient donc pas de problèmes d'alcool. La prévalence du mésusage d'alcool (20,5%) était supérieure à celle de l'abstinence. Les dépendants se limitaient à 1,3%. L'abstinence était majoritairement féminine (90,2%), comme l'usage d'alcool sans risque (61,5%), contrairement aux usages problématiques plus souvent masculins. À l'heure où l'espérance de vie augmente de façon régulière et importante, l'amélioration de la qualité de vie est primordiale pour que chacun puisse profiter pleinement de ces années supplémentaires. Force est de constater que du chemin reste à parcourir à tous les niveaux. L'absence de seuils à risque solidement validés chez la personne âgée, l'absence de questionnaire de repérage performant et validé et les représentations des intervenants auprès de ces publics, sont des obstacles pouvant être corrigés. Ceci est d'autant plus important que notre travail montre que les 75 ans et plus demeurent des consommateurs importants d'alcool.