INTRODUCTION : La prescription d'une antibiothérapie pour exacerbation de BPCO est une décision difficile à prendre pour les praticiens. La procalcitonine permet de réduire la mise sous antibiotiques dans ce cadre-là, même si elle reste peu utilisée. Nous avons voulu étudier l'impact de l'introduction d'un protocole utilisant ce marqueur pour guider les prescriptions d'antibiothérapie dans l'exacerbation de BPCO. MATÉRIEL ET MÉTHODE : Nous avons mené une étude avant/après, observationnelle, rétrospective, sur le centre hospitalier universitaire Nord de la Réunion. Tous les dossiers portant le diagnostic final d'exacerbation de BPCO étaient analysés, excepté ceux de réanimation. Premièrement, on regardait les pratiques des médecins concernant l'antibiothérapie et la PCT. Un protocole validé par les précédentes études était ensuite présenté aux services concernés. Le critère de jugement principal était le taux d'adhésion à ce protocole. Les critères secondaires étaient le taux de mise sous antibiotiques, la durée d’hospitalisation, la morbi-mortalité (décès, ré-hospitalisation) avant et après protocole. RÉSULTATS: 124 dossiers avant et 121 dossiers après protocole ont été analysés. Le suivi du protocole était complet dans 55% des cas, et partiel (pas de suivi de PCT pour arrêter l'antibiothérapie) dans 68% des cas. Le taux de mise sous antibiotiques a diminué de 41 % après présentation du protocole (59% vs 35%, p<0.001) sans incidence sur la morbi-mortalité à J30. La durée d'antibiothérapie n'était pas modifiée (8.3 jours vs 8.7 jours), ni la durée d'hospitalisation (8.5 jours vs 8.3 jours, p=0.78). Conclusion: Une grande partie des médecins hospitaliers font déjà confiance à la PCT pour guider leur choix dans la mise sous antibiotiques des patients en exacerbation de BPCO. Une information sur les valeurs seuils et son suivi mérite d'être précisée dans les centres hospitaliers afin de diminuer la mise sous antibiotiques de cette population surexposée.