L’histoire du peuplement aquitain a passionné des générations d’érudits et de savants depuis le milieu du XIXe siècle ; de nos jours, les nombreuses contributions de la recherche la plus récente ne démentent pas ce constat. La manière d’aborder cette problématique a bien évolué depuis cette époque déjà reculée, toutefois, il est une question constante qui n’a jamais vraiment cessée d’être rapprochée à cette Aquitaine des temps anciens : celle de l’influence des populations celtiques sur son territoire. Et pour cause, de très amples déplacements de populations, pour une majeure part celtiques, ont à diverses époques sillonnés l’Europe. Ces véritables flux migratoires qui ont pu atteindre plusieurs centaines de milliers d’individus sont attestés par les sources littéraires antiques. Les informations que nous pouvons extraire des textes anciens atteignent cependant vite leurs limites. César, et le géographe grec Strabon s’accordent sur l’originalité culturelle et ethnique des peuples aquitains, dont le territoire est strictement séparé de celui des tribus gauloises par la Garonne. La clarté de cette description a été mise à mal par des terminologies d’auteurs plus tardifs. Que faut-il penser de celle de « Celto Galatie d’Aquitaine » utilisée par Ptolémée, ou encore de celle de « Celtes d’Aquitaine » laissée par Appien ? Notre étude s’est donc proposée de tenter « d’éclaircir » la question du peuplement aquitain à l’époque protohistorique. Nous avons essayé de vérifier si la Garonne avait réellement délimité une frontière culturelle et ethnique stricte entre mondes gaulois et aquitains, comme indiqué par César. Pour ce faire, nous avons dressé une synthèse, aussi exhaustive que possible, des connaissances sur cette question, utilisant toutes les données à notre disposition : littéraires, mais aussi archéologiques, numismatiques et épigraphiques. L’analyse des influences en provenance de la Péninsule Ibérique et du monde méditerranéen, et de leurs présumées répercussions sur le domaine aquitain ont également été prises en compte dans ce mémoire. Plus qu’une simple composition compilant les études de chercheurs spécialistes des différentes disciplines, cette vue d’ensemble nous a permis, en tout cas sur certains points, de développer et de proposer nos propres hypothèses.