Introduction : Le sentiment d’une insuffisance de renseignements cliniques accompagnant les prescriptions reçus par les biologistes médicaux a été confirmé par un travail préliminaire réalisé dans le milieu hospitalier et libéral autour de la ville de Marmande (Lot-et-Garonne). À la vue des résultats, l’étude a été centrée sur les prescriptions de biologie faites en médecine générale et se donne pour but d’analyser les motivations qui conduisent à ce manque de renseignements, en croisant les points de vue des prescripteurs et des biologistes. Méthode : Une étude qualitative avec des entretiens individuels semi-structurés a été réalisée avec un groupe de médecins généralistes libéraux et un groupe de biologistes médicaux entre juin 2015 et juillet 2015, dans les départements de la Gironde et du Lot-et-Garonne. Le recrutement a été réalisé par boule-de-neige, les inclusions ont été arrêtées à saturation des données. Résultats : 10 médecins et 8 biologistes ont été interrogés, permettant d’atteindre la saturation des données. Les biologistes désignent le manque de temps, l’ignorance de l’utilité de ces renseignements et l’absence de formation, comme responsables. Les médecins généralistes pointent plutôt du doigt le sentiment que le médecin peut interpréter lui-même la biologie, la force de l’habitude et le sentiment que ces renseignements sont inutiles pour le biologiste. Conclusion : Les médecins généralistes ne respectent pas l'obligation réglementaire consistant à renseigner systématiquement leurs prescriptions de biologie. Les raisons invoquées sont nombreuses mais c’est le manque de communication entre prescripteurs et biologistes qui apparaît comme la raison principale de ce défaut. À travers ce travail, il apparait à l’ensemble des participants que le meilleur support pour rétablir cette communication passe par la prescription pour le médecin et le compte rendu pour le biologiste.