La grossesse en dialyse est un événement rare. Les complications materno-foetales sont fréquentes et le pronostic de la grossesse est incertain. Des données récentes suggèrent une amélioration du pronostic materno-fœtal. Dans cette étude rétrospective, nous avons décrit 19 cas de grossesses, survenues chez 17 patientes, issues des centres de dialyse des régions de Picardie et du Nord-Pas-de-Calais, entre 1993 et 2015. Nous avons rapporté un taux de succès de la grossesse de 84%. L’âge gestationnel médian était de 32 SA (EIQ, 29-36), le poids de naissance médian de 1340 grammes (EIQ, 978-2117), pour une durée médiane de dialyse hebdomadaire de 19 heures (EIQ, 18-24) hebdomadaire. Parmi les principales complications maternelles, nous avons retrouvé 95% de cas d’hypertension artérielle, 42% de cas de menace d’accouchement prématuré, 23% de cas de pré-éclampsie. Parmi les principales complications fœtales, la prématurité arrive en tête (95%), suivie de l’hydramnios (58%) et du retard de croissance intra-utérin (47%). Nous avons recensé 15% de décès fœtaux. Il n’y a pas eu de décès maternel. Nos résultats montrent que la grossesse en dialyse est possible mais les complications materno-fœtales restent fréquentes. Les études récentes montrent une amélioration nette du pronostic materno-fœtal avec l’hémodialyse intensive de plus de 36 heures hebdomadaire. En conclusion, la grossesse en dialyse ne doit pas être déconseillée ou interrompue chez ces patientes. L’information pré-conceptuelle et le suivi multidisciplinaire, sont primordiaux afin de préparer la grossesse et adapter rapidement la prise en charge.