INTRODUCTION : La dépression est une des pathologies psychiatriques les plus fréquemment rencontrées en médecine générale. Les échelles psychiatriques de la dépression peuvent aider à établir le diagnostic mais aussi à suivre l’évolution de la maladie. Cette étude visait à évaluer la capacité des médecins généralistes (MG) à intégrer ces échelles dans la prise en charge de leurs patients présentant un épisode dépressif. MATÉRIEL ET MÉTHODES : Cette étude épidémiologique et descriptive a été proposée à un échantillon de 618 MG picards. Un questionnaire anonyme, envoyé par courriel, s’intéressait à l’utilisation des échelles psychiatriques de la dépression en consultation de médecine générale. RÉSULTATS : 184 réponses ont été reçues. 31,5% des MG ont répondu avoir déjà utilisé les échelles dans le cadre de la dépression, le plus souvent pour en évaluer la sévérité ou pour faire accepter le diagnostic à un patient. L’échelle de Hamilton est la plus utilisée. Le caractère chronophage et l’altération de la relation médecin-malade ont été évoqués comme freins à l’utilisation de ces échelles. DISCUSSION : Les MG interrogés étaient peu nombreux à se servir régulièrement des échelles de la dépression dans leur pratique médicale. Elles peuvent pourtant les orienter dans la prise en charge. La formation médicale relative aux échelles est à développer afin de les intégrer plus facilement dans une consultation. CONCLUSION : Ces échelles apportent un complément d’information en théorie mais leur utilisation dans la pratique du MG reste limitée. Il serait intéressant d’étudier leur bénéfice réel en pratique clinique de soins primaires et éventuellement de promouvoir leur emploi.