Les génériques sont des médicaments fiables et constituent une source d’économie majeure pour notre système de santé. De nombreuses mesures incitatives pour les développer sont mises en place à partir des années 90. Cependant, leur marché reste très minoritaire par rapport aux autres pays européens et les patients, encore très méfiants. L’objectif de notre étude était de comprendre les différents processus qui les conduisent à accepter ou refuser les médicaments génériques. Matériel et méthode : Une étude qualitative par entretiens semi-dirigés a été réalisée auprès de douze patients choisis par leur médecin généraliste selon un échantillonnage en variation maximale entre octobre 2014 et janvier 2016 en Normandie. Résultats : L’analyse fait apparaître des processus décisionnels complexes. Le coût, l'aspect, les effets indésirables, le type de maladie, les croyances, le manque de connaissances, l’influence de l’entourage, des médias et du médecin étaient des facteurs reconnus. D’autres, plus surprenants, comme le sentiment de privation de liberté, la situation de crise avec menace d'une médecine à deux vitesses, l'impression de lobbying des laboratoires pharmaceutiques, la crainte des produits étrangers et l'attachement aux produits français soulignaient l’importance de l’influence du climat politico-économique, très particulier en 2015. Conclusion: L'amélioration de l'observance des génériques impliquerait donc une meilleure information et une indispensable réassurance des patients. Le rôle du médecin généraliste, à la fois prescripteur et personne de confiance, apparaît ici essentiel.