La région Kilimandjaro est située au nord du pays le long de la frontière kenyane. C'est une région densément peuplée et agriculturalement productive grâce à ses hautes terres situées entre 1200 et 1900 mètres sur les versants du mont Kilimandjaro. Tout comme le reste du pays, la région a un taux de fécondité élevé avoisinant 5 pour mille. La conséquence est la pression démographique exercée sur le sol de la montagne, déjà fortement peuplée par l'ethnie Chagga. L'exode rural qui a permis doublement la population urbaine du pays entre 1978 et 1988 touche aussi la principale ville de la région Moshi. Cette ville est une création de l'ancien pouvoir colonial, et est située au pied du massif du Kilimandjaro. Mais est-ce que cette ville est en relation avec la montagne, et quelle influence porte-t-elle sur le Kilimandjaro ? Quelle est la nature des relations ville / montagne ? En fait, outre sa situation géographique, Moshi est-elle la ville de la montagne ? Quelle est la nature des relations ville/montagne et leurs impacts sur le système urbain de la municipalité de Moshi ? Pour répondre à ces interrogations, l'étude va s'appuyer sur trois parties. Dans un premier temps, on va démontrer que Moshi est une ville chagga à l'interface de la plaine et de la montagne. Ensuite, nous étudierons les relations ville / montagne au travers du système des marchés établis le long des flancs du Kilimandjaro et de leurs dynamiques de flux. En dernier point, nous verrons un exemple d'impact sur la structuration de l'espace urbain, en prenant l'exemple du binôme Moshi centre / Kiboroloni. Les relations ville/montagne sont essentiellement vues sous l'angle des relations commerciales.