L’utilisation de la nigelle, Nigella sativa, remonte à la nuit des temps. Elle est utilisée depuis plus de 5000 ans dans plusieurs pharmacopées : de la médecine chinoise à la médecine arabo-persane en passant par la médecine indienne et sans oublier la médecine hippocratique gréco-romaine. Les graines de nigelle ont été utilisées comme anti-hypertensives, stimulantes hépatiques, diurétiques, anti-diarrhéiques, stimulantes de l’appétit, analgésiques, anti-infectieuses et en dermatologie. C’est ainsi que plusieurs groupes de recherche ont tenté d’évaluer ces activités traditionnelles attribuées à Nigella sativa par l'utilisation de la science moderne. C’est ici toute la démarche ethnopharmacologique. De ces différentes études ressort, en effet, un large spectre d’actions pharmacologiques incluant des propriétés antidiabétiques, spasmolytiques, bronchodilatatrices, anticancéreuses, analgésiques, anti-infectieuses, anti-inflammatoires, antioxydantes, etc. Ainsi, sur le plan expérimental, Nigella sativa confirme sa place parmi les plantes d’usage traditionnel. Ces études ont aussi révélé que la plupart de ses propriétés sont dues à la présence de la thymoquinone, le composé actif majoritaire de son huile essentielle de nigelle. Les études toxicologiques sont très favorables chez l’homme et les quelques études menées chez ce dernier sont positives. Cependant, plus d’essais cliniques sont nécessaires pour clarifier les effets bénéfiques de Nigella sativa chez l’homme et les éventuels intérêts industriels qui en découleraient.