La survenue d’une hyponatrémie lors d’une hémorragie sous arachnoïdienne (HSA) est fréquente. Son incidence est de 8 à 18%. Les deux étiologies principales sont le syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone anti diurétique (SIADH) et le syndrome de perte de sel (CSWS). La survenue d’une hyponatrémie hypotonique est particulièrement délétère dans ce contexte, puisqu’elle peut créer ou majorer un œdème cérébral, responsable d’une hypertension intracrânienne. En outre, elle peut également accompagner l’apparition d’un vasospasme. Elle doit donc être prise en charge dans les plus brefs délais. Plusieurs études observationnelles mettent en évidence l’efficacité de l’urée sur la normalisation de la natrémie, sans effet secondaire observé. Deux mécanismes pourraient expliquer l’action de l’urée sur la natrémie : d’une part la génèse d’une diurèse osmotique, d’autre part un mécanisme tubulaire de réabsorption du sodium. Cette étude avait pour objectif d’évaluer le délai de normalisation de la natrémie chez les patients traités par urée par voie orale, et de rechercher la présence éventuelle d’effet indésirable lié au traitement. Dix huit patients ayant été hospitalisés pour une hémorragie méningée ont été traités par urée orale au CHU de Grenoble. Nous observions une augmentation significative de la natrémie, se normalisant en moyenne 3 jours après l’instauration du traitement. Nous n’avons pas relevé d’effet indésirable à ce jour. En revanche, cette étude ne permettait pas de conclure quant au mécanisme physiopathologique d’action de l’urée. L’urée semble donc une thérapeutique efficace et bien tolérée dans la prise en charge des hyponatrémies survenant dans un contexte d’HSA