Obésité et chirurgie bariatrique : quelle évolution post-opératoire des troubles psychiatriques et des comportements addictifs ? Une revue systématique de la littérature
Résumé
Introduction : la chirurgie bariatrique est le traitement de l’obésité morbide le plus efficace sur la perte de poids et ses complications somatiques mais aucun consensus n’existe concernant son impact sur les comorbidités psychiatriques incluant les comportements addictifs. L’objectif de cette revue de la littérature est d’évaluer l’évolution de ces troubles en post-chirurgie bariatrique. Méthode : la base de données PubMed a été exploitée sur la période s’étendant de 1999 à 2016. Les études prospectives sélectionnées s’intéressaient à l’évolution des troubles de l’usage de substances, de l’addiction et du craving alimentaire, et des troubles psychiatriques en pré- et post-chirurgie. Résultats : 39 articles répondaient aux critères d’inclusion. Dix étudiaient les consommations de substances, 4 le craving alimentaire, l’addiction alimentaire et/ou comportements alimentaires, et 29 les comorbidités psychiatriques (troubles de l’humeur et anxieux et troubles du comportement alimentaire ; TCA). Discussion : concernant l’usage d’alcool, les résultats montraient une augmentation de sa consommation à partir de 2 ans post-chirurgie, plus important pour la chirurgie Roux-en-Y gastric bypass. La prévalence des troubles dépressifs semblait plus élevée à partir de 2 ans en post-chirurgie, alors qu’aucune tendance claire ne se dégageait pour les troubles anxieux. On notait une diminution significative des TCA en post-chirurgie (BED et BN). Peu d’études étudiaient le craving et l’addiction alimentaire à l’aide d’outils standardisés de façon prospective. Conclusion : le dépistage des comorbidités psychiatriques et addictives chez les patients candidats à la chirurgie est important pour optimiser les soins. Des études avec de larges cohortes longitudinales sont nécessaires pour préciser l’évolution de celles-ci sur une période supérieure à 2 ans en post-chirurgie. Une meilleure connaissance de l’évolution des conduites addictives incluant l’addiction alimentaire apparaît nécessaire.