Encore aujourd’hui, la classification des dyslexies développementales est un sujet très vivement discuté. Bien que l’existence d’un trouble phonologique reste la cause principale du trouble de la lecture, le point de vue pluraliste considère l’existence d’un trouble cognitif visuo-attentionnel sous-jacent indépendant du trouble phonologique. Ce trouble visuo-attentionnel se manifesterait par une réduction de l’empan visuo-attentionnel ainsi que de la fenêtre attentionnelle. Il serait également sous-tendu par un défaut d’impact de l’interférence issue des niveaux local et global de la scène visuelle. L’objectif de ce travail est d’évaluer les processus cognitifs phonologiques et visuo-attentionnels sous-jacents dans les troubles spécifiques d’apprentissage du langage écrit, et plus spécifiquement chez les sujets dyslexiques. Nous nous interrogeons dans ce travail sur l’instabilité de la relation entre troubles cognitifs sous-jacents et procédures de lecture, soulignant l’importance de l’origine cognitive du trouble d’identification du mot écrit afin d’adapter la prise en charge. L’analyse des données récoltées dans la partie pratique met en exergue le fait que les tests des procédures de lecture ne permettent pas de subodorer les processus cognitifs sous-jacents efficients ou défaillants. Dans les procédures de lecture, l’importante saturation en erreurs empêche l’identification fine et précise d’un trouble sous-jacent. Des épreuves spécifiques doivent donc être proposées dans les évaluations cliniques du langage écrit pour évaluer la nature des déficits cognitifs associés (Valdois, 2014).