Les sujets atteints d’autisme sans déficience intellectuelle ne sont pas décrits dans la littérature comme des sujets ayant des difficultés de compréhension formelle du langage. Cependant, malgré un niveau intellectuel parfois élevé, nous constatons lors d’observations cliniques, de longs temps de latence, et une nécessité de reformuler les phrases complexes en phrases simples avant de répondre aux tests. Ces comportements compensatoires suggèrent des difficultés de compréhension morphosyntaxique. L’objectif de ce mémoire est donc de mettre en évidence ces difficultés de compréhension morphosyntaxique chez les sujets atteints d’autisme sans déficience mentale.
Au cours de ce mémoire, nous avons cherché à établir un parallèle, aussi bien dans la partie théorique que dans la partie pratique, entre la compréhension morphosyntaxique des enfants Tout Venant et celle des sujets atteints d’autisme sans déficience mentale. Notre étude s’appuie sur le test étalonné de l’ECOSSE qui permet de tester la compréhension morphosyntaxique à l’oral. Elle est constituée d’une population de dix-huit sujets atteints d’autisme sans déficience intellectuelle. Après une cotation de leur test nous avons relevé leurs erreurs afin de les analyser quantitativement et qualitativement puis nous avons comparé le type de réponse des cas au type de réponse de la population témoin. Notre hypothèse de départ n’a pas pu être validée car quantitativement les résultats ne sont pas pathologiques. Cependant, on note une compréhension morphosyntaxique particulière qui est à prendre en compte dans la problématique de l’autisme.