Le virus chikungunya (CHIKV ; genre Alphavirus, famille Togaviridae), pathogène ré-émergent, a récemment causé des épidémies d’une ampleur sans précédent, affectant des millions de personnes, et faisant de la maladie du même nom un problème actuel de santé publique. A ce jour, ni traitement antiviral, ni vaccin ne sont disponibles, d’où la nécessité d’entreprendre des travaux de recherche pour mieux appréhender le cycle viral et ainsi développer des stratégies antivirales efficaces. Le CHIKV étant un pathogène de classe 3, l’objectif de ce travail consistait à mettre en place un système cellulaire non infectieux pour l’étude de la réplication de ce virus. Pour cela un réplicon, ARN non infectieux à réplication autonome, a été construit. Il se compose des gènes codant le complexe de réplication viral associés à la GLuc, un gène permettant sa détection. Grâce à l’introduction de mutations dans les gènes codant les protéines non-structurales, une lignée cellulaire exprimant stablement un réplicon non cytotoxique du CHIKV a été développée. Seules les cellules Bhk-21 se sont révélées compétentes pour cette réplication, l’effet cytopathogène associé à l’expression des protéines non-structurales, étant trop important sur les autres lignées cellulaires étudiées. Les approches mises en place dans ce travail ont donc permis la création d’un outil de recherche biologiquement sûr et efficace permettant aussi bien l’exploration de la réplication virale que le criblage d’inhibiteurs potentiels de cette étape du cycle viral.