Notre étude s’intéresse à la comparaison de la répartition des groupes sociaux dans les quatre plus grandes aires métropolitaines françaises (Paris, Lyon, Marseille, Lille). Notre démarche s’inscrit dans le prolongement des études de répartition de la population urbaine développées par l’École de sociologie de Chicago, et plus spécifiquement de leurs modèles où les dimensions sociodémographique, socioéconomique et « ethnique » sont étudiées. Ces modèles décrivent la répartition de la population à Chicago, dans un contexte de croissance urbaine, d’afflux migratoires européens et de dynamisme économique et industriel important. Nous souhaitons étudier leur pertinence pour décrire la répartition de la population dans des villes européennes contemporaines. Pour cette étude, nous utilisons les données spatiales les plus fines (IRIS) du dernier recensement de la population française (2013). Nous mobilisons des méthodes multivariées (ACP, CAH), des indices de ségrégation spatiaux et a-spatiaux pour quantifier les inégalités de répartition de la population, ainsi que des indicateurs locaux d’autocorrélation spatiale (LISA). Les structures spatiales qui émergent des traitements effectués rappellent la pertinence des modèles bien qu’ils montrent des différences quant aux variables utilisées, qui nous laissent envisager des changements dans la dynamique des phénomènes sociaux à l’œuvre.