Introduction : l’objectif principal était de décrire l’inadéquation entre le souhait des femmes et la prise en charge effective lors du travail. Méthode : cette enquête prospective observationnelle monocentrique a été réalisée de janvier à avril 2015. Des femmes identifiées au hasard étaient interrogées par questionnaires avant la consultation d’anesthésie et après l’accouchement sur leur souhait concernant l’analgésie péridurale (APD) et sur l’analgésie finalement réalisée. Les caractéristiques des femmes et de l’accouchement étaient comparées entre les femmes qui souhaitaient une APD et celles qui n’en voulaient pas initialement, puis parmi les femmes qui ne souhaitaient pas d’APD, entre celles qui n’en avaient pas eue et celles qui en avaient eue une (inadéquation). Résultats : 451 femmes ont été incluses, 80% souhaitaient une APD. Les femmes qui n’en souhaitaient pas initialement considéraient supporter des niveaux de douleur plus élevés, étaient plus souvent suivies par des sages-femmes (60 versus 43,8%, p<0,01), et privilégiaient des sources d’information humaines par rapport aux femmes souhaitant une APD. Parmi les femmes qui ont accouché avec APD qu’elles ne souhaitaient pas initialement (75% d’entre elles), la raison principale était l’intensité de la douleur. Par rapport aux femmes accouchant comme souhaité sans APD, les femmes avec inadéquation étaient plus souvent nullipares, avaient un accouchement plus long et opératoire. Conclusion : les facteurs d’inadéquation sont principalement liés au travail. Pour accompagner un projet d’accouchement sans APD, la communication sur la douleur du travail et sur les moyens disponibles pour la contrôler doit être améliorée.