Madagascar est une île de l’Océan Indien qui fait partie des Pays les Moins Avancés. En effet, en 2013, 92% du peuple malgache vit dans l’extrême pauvreté. Pour cette frange de la population, l’accès aux soins et aux médicaments est particulièrement difficile. C’est dans ce contexte socio-économique défavorable que sévit un marché illicite des médicaments depuis la fin des années 70. Ce réseau bien ficelé est difficile à démanteler, d’autant plus qu’il est parfois alimenté par les professionnels de santé eux-mêmes. Afin d’éradiquer ce fléau, les autorités ont mis en place en 2011 un Comité Interministériel de Lutte Contre le Marché Illicite des Médicaments (CILCMIM), dirigé par le Premier Ministre et impliquant de nombreux ministères, le directeur de l’Agence du Médicament, le directeur de la Pharmacie, du Laboratoire et de la Médecine Traditionnelle, les présidents des différents Ordres de Santé et le représentant du Centre National d’Application en Recherche Pharmaceutique. En février 2017, ce Comité a rédigé un « Plan Stratégique National pour la Lutte contre la Contrefaçon et le Marché Illicite des Médicaments » sur cinq ans. Plusieurs mesures sont proposées, notamment la surveillance accrue du circuit de distribution des médicaments, le respect de l’état de droit, l’élaboration d’un système de traçabilité des médicaments authentiques ou encore la mise en place de la Couverture Santé Universelle. Cependant, pour que ces mesures soient correctement appliquées, il faudra une implication totale de chaque membre du Comité et des structures concernées, ainsi que le respect des délais et du budget alloué.