Mémoire de fin d’études, mémoire de début de vie professionnelle. Tout d’abord une personnalité, sa sensibilité, son parcours et sa progression. Jusqu’à un terrain puis un sujet, ou bien un sujet puis un terrain. Tout cela est évident sans vraiment l’être. Ce qui est clair c’est le titre : « L’urbanisme en question(s), à travers l’émergence de nouveaux acteurs … A partir du projet de rénovation urbaine de La Savine, Vallon des Tuves ». Partir de ce lieu investi pour six mois de stage. Partir de ce site en transformation urbaine profonde et le relier à ceux que j’ai pu connaître et qui m’ont semblé poser encore et toujours, les mêmes questions, inlassablement, vivre les mêmes tourments, d’un bout à l’autre de la ville, de la France, ressentir les mêmes sentiments, les mêmes tensions… En somme le même urbanisme. Un urbanisme au projet de rénovation urbaine vertical et descendant que j’ai qualifié de « classique », excluant certains acteurs de la majeure partie du processus (législation, programmation, conception) et des décisions (Maitrise d’ouvrage, Maitrise d’œuvre). Plongée dans un territoire marseillais où des tentatives de proposition d’un urbanisme plus horizontal et ascendant existent, souvent par l’émergence de nouveaux acteurs (habitants/citoyens, associations représentatives, structures d’urbanisme) pluriels qui tentent d’inverser l’approche actuelle. Entre contestations, revendications et propositions, ces derniers militent presque au quotidien pour un urbanisme que j’ai qualifié d’alternatif car, bien que regroupant des visions diverses, partagent les mêmes constats et le même goût pour rejoindre des projets urbains plus démocratiques, partagés, appropriés, ... La problématique de ce mémoire est finalement la leur : quelle alternative possible à l’approche, la normalisation, la formalisation et l’incarnation des projets de rénovation urbaine ? Si aucune réponse précise n’est donnée, chaque personne interrogée dont la parole est retranscrite sur ces pages nous donne une indication de sa position et de son expérience, sa part … Reste une écriture, une lecture peut-être, une écoute attentive et active pour une prise de conscience des pouvoirs publics et décideurs que la ville n’est pas seulement une vision urbaine, une image aérienne, ou un mirage terrien à vendre et que la transformer -aussi nécessaire cela soit-il- devrait rimer avec rencontrer, questionner, écouter, dialoguer, échanger, respecter, accompagner … des interlocuteurs sont là et n’attendent, ne demandent que cela.