L’étude présentée a pour but d’identifier l’influence du contenu stéréotypé des consignes sur la motivation des filles et des garçons en EPS. L’équité filles/garçons semble être une préoccupation importante des discours sur l’école. Pourtant certaines disciplines comme l’EPS véhiculent des stéréotypes qui peuvent mener à des inégalités de réussite et d’investissement. Dès lors comment favoriser l'équité filles/garçons en EPS ? En psychologie sociale, les travaux de Chalabaev et Sarrazin (2009) ont montré l’existence de liens entre l’adhésion des élèves au stéréotype sexué et leur motivation au collège en EPS. D’autres études ont mis en évidence l’influence de la menace des stéréotypes sur les résultats des filles et des garçons à l’école. Dès lors notre objectif est d’étudier l’impact de cette menace sur la motivation des élèves de primaire en EPS. Notre hypothèse générale suppose que le contenu stéréotypé des consignes impacte la motivation de nos élèves. Dans notre expérimentation qui a été menée auprès de trois classes de CM2, trois conditions différentes ont été mises en place : la première véhiculant un stéréotype masculin (condition physique), la seconde un stéréotype féminin (condition coopérative) et la troisième ne véhiculant pas de stéréotype (condition neutre). Les résultats n’ont montré aucune différence significative entre les conditions du point de vue de la motivation des élèves. Contrairement aux résultats obtenus sur les collégiens, nous pouvons penser que l’aspect ludique de l’activité l’emporte sur les représentations stéréotypées des élèves à l’école primaire. Même si ces résultats peuvent apparaître rassurants, ils ne remettent pas en cause l’importance pour les enseignants de s’interroger sur la prise en compte des différences filles/garçons afin de tendre vers l’équité.