Suicide pacts: a literature review
Les pactes suicidaires : une revue de la littérature
Résumé
Suicide pact is a common agreement between two people or more who choose to die together, at the same time, usually at the same place. Scientific articles about suicide pacts are scarce, which contrasts with the interest of the medias. Some famous examples are described, from Stefan Zweig to the Jonestown mass suicide. This event is rare, and represents between 0,4 % and 3,1 % of total suicides, according to main epidemiological studies. In the West countries, the majority of suicide pacts victims are aged married couples, with exclusive relationship, and serious illness in one or both partners. In Japan, victims of suicide pacts are classicaly younger couples, unable to live together freely. In the early 2000s, with the arrival of the Internet, a new type of suicide pact appeared, the « cyber-pacts », in which young people, who don’t know each other – especially in China and Japan – sealed in forums or chat boxes to die together. Suicide pact victims are mostly socially isolated, with exclusive relationship, with an instigator, with psychiatric disorder and suicide attempts antecedents, and the threat of separation. Methods used are non-violent, the suicide is planned carefully, which explains its high lethality, as well as the high level of intentionnality of the involved people. Considering psychopathology, depression disorder is the most frequent diagnosis found. Some explanatory hypotheses are described, both neurobiologically and psychodynamically, also considering the Durkheim’s sociological vision. The main differential diagnose is the homicide-suicide without the victim’s consent. It seems important to attract the clinician’s vigilance on patients who wish to die together, or already attempted to.
Les pactes suicidaires peuvent être définis comme un arrangement mutuel entre au moins deux personnes qui décident de mourir ensemble en même temps, le plus souvent au même endroit. La littérature scientifique est peu abondante, contrastant avec l’intérêt médiatique qu’ils suscitent. Plusieurs exemples connus sont décrits, de Stefan Zweig au suicide de masse de Jonestown. C’est un phénomène rare, représentant entre 0,4 % et 3,1 % des suicides. En Occident, ils concernent des couples d’un âge relativement avancé dans un contexte de pathologie chronique invalidante. Au Japon, il s’agit plutôt de jeunes couples contrariés dans leur projet d’union. Depuis l’avènement d’Internet, ont été décrits des cas de « cyber-pactes ». Plusieurs éléments sont retrouvés chez les victimes : une relation d’attachement exclusif avec isolement social, des antécédents de tentative de suicide, des troubles psychiatriques sous-jacents, la présence d’un instigateur, et une notion de menace de séparation venant précipiter le passage à l’acte. Les méthodes utilisées sont non violentes, et la préparation est minutieuse, expliquant la forte létalité du pacte suicidaire, ainsi que le haut niveau d’intentionnalité des protagonistes. Ainsi, son étude psychopathologique repose essentiellement sur l’autopsie psychologique. La dépression est la pathologie psychiatrique la plus fréquemment retrouvée. Quelques hypothèses explicatives sont décrites, sur le plan psychodynamique, neurobiologique, en tenant compte de la vision sociologique de Durkheim. Le principal diagnostic différentiel à éliminer est l’homicide-suicide. Il semble important d’attirer la vigilance du clinicien vis-à-vis des patients qui expriment un projet de pacte suicidaire, par sa forte létalité. Une relation d’attachement exclusif avec isolement social, une menace de séparation, notamment lorsqu’un partenaire souffre d’une pathologie chronique et invalidante, la sensation de perte d’espoir et les antécédents d’idéations suicidaires sont des situations à risque qu’il convient de rechercher et d’y répondre par une prévention adaptée.
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