Introduction : les praticiens doivent maintenir leurs connaissances concernant le médicament à jour. Deux sources sont considérées comme fiables en France: la commission de la transparence de la HAS et ses « Améliorations du Service Médical Rendu » (ASMR), et la presse médicale avec Prescrire®. Le but principal de l’étude était d’évaluer s’il existait une concordance entre ces sources, comprendre les discordances éventuelles, identifier si l’une est systématiquement plus « sévère », et les critères à considérer pour chaque source pour une lecture rapide des avis. Méthodes : élaboration d’un tableau de concordance avec les deux échelles, puis étude comparative, qualitative, rétrospective des avis concernant les médicaments parus dans Prescrire® entre 2013 et 2015 avec un objectif de 150 médicaments au minimum. Comparaison des arguments de chaque source pour ces médicaments. Résultats : cent cinquante-six médicaments ont été classés en 13 familles, soit 177 avis dont 139 exploitables. La concordance, calculée par le test du kappa, était considérée comme faible à 0,23. Soixante-dix avis sur 139 étaient discordants, avec une différence statistiquement significative (p=0,02), montrant que Prescrire® était plus sévère dans 64,3% des cas. Discussion : même en cas de discordance, elle n’était que d’un point dans 81% des cas, n’excédant jamais deux points. Les deux sources s’attachent aux mêmes arguments mais la HAS considère l’impact populationnel et les plans de Santé Publique prioritaires ; tandis que Prescrire® privilégie le principe de précaution et l’impact individuel. On peut donc envisager l’élaboration d’une grille tenant compte de ces deux impératifs pour chaque molécule.