Rationnel : le baclofène, agoniste des récepteurs GABAB, est de plus en plus utilisé pour traiter l’alcoolo-dépendance entraînant un surcroit de cas d’intoxication. Les études précliniques et cliniques suggèrent l’apparition d’un syndrome de sevrage suite à l’arrêt brutal d’un traitement prolongé. Nos objectifs étaient de caractériser le sevrage au baclofène chez le rat et d’étudier la capacité de différentes thérapeutiques usuelles à le reverser. Méthode : l’étude a été conduite sur un modèle de rat prétraité de façon répétée et à doses croissantes par baclofène pendant 15 jours avec exploration neurocomportementale (tests de locomotion, d’anxiété et de mémoire) et électroencéphalographique (EEG) du sevrage. Résultats : l’arrêt du traitement répété par baclofène entraînait une encéphalopathie marquée à l’EEG (grade 3 sur l’échelle de Markand au pic), avec des manifestations anxiogènes (p<0,05) mais pas d’impact significatif sur la mémoire et la locomotion. Le topiramate et le diazépam permettait de reverser l’encéphalopathie du sevrage. A l’inverse, l’administration de GHB à la dose testée entraînait des effets toxiques. Conclusion : le sevrage au baclofène est responsable d’une encéphalopathie marquée avec réversion possible par le topiramate et le diazépam. Les mécanismes moléculaires mis en jeu restent à explorer.