La ribavirine est un antiviral au large spectre d’action. Malheureusement, l’anémie induite par la ribavirine est une source de faible observance voire d’arrêt du traitement par les patients. Notre équipe a observé que la déhydroépiandrostérone (DHEA) avait un effet protecteur et inhibait l’hémolyse induite par la ribavirine in vivo et in vitro. Le but de cette étude est de mieux comprendre le mécanisme d’action de la DHEA dans ce contexte. La DHEA a pu réduire la déplétion d’ATP intraérythrocytaire induite par la ribavirine. La DHEA a aussi permis aux globules rouges de conserver leur taille d’origine et a limité l’exposition extramembranaire des phosphatidylsérines. Elle a inhibé l’hémolyse induite par la ribavirine : 34% versus 46,5% d’hémolyse à 72h (p<0,01). La DHEA est un inhibiteur de la glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD), une enzyme clef de la voie des pentoses phosphates connectée à la glycolyse qui fournit de l’ATP aux globules rouges. Nous avons pu confirmer cet effet inhibiteur en présence de ribavirine. Toutes ces observations suggèrent que l’anémie induite par la ribavirine est initiée par une déplétion de l’ATP et que l’effet inhibiteur sur la G6PD est capable de secourir assez d’ATP pour ralentir cette déplétion et réduire l’hémolyse. Ce mécanisme pourrait être utile dans l’amélioration de la prise en charge des patients traités par la ribavirine.