Charles Démia (1637-1689) est natif de Bourg-en-Bresse, et, de ce fait, originaire du diocèse de Lyon. Il entre en 1660 au séminaire Saint-Irénée et poursuit sa scolarité à Paris : il étudie aux Bons-Enfants, à Saint-Nicolas-du-Chardonnet et enfin à Saint-Sulpice. Il est ordonné prêtre le 14 mai 1663. C’est en 1664 que son action à Lyon se précise : il est pourvu de la charge de « Commissaire député pour la visite des églises de Bresse, Bugey, Dombes et autres parties du diocèse » par l’archevêque Camille de Neuville de Villeroy. Réformateur catholique et membre de la Compagnie du Saint-Sacrement, le prêtre œuvre jusqu'à sa mort pour diriger les petites écoles déjà implantées dans le diocèse et en ouvrir d'autres pour filles comme pour garçons. Précurseur de Jean-Baptiste de La Salle, il crée des Règlements afin d'uniformiser les méthodes éducatives de ces écoles, mais aussi un Bureau qui centralise les demandes des maîtres et maîtresses, encadre leur formation et surveille leur comportement en classe. Or, Charles Démia a longtemps été très fortement loué pour son œuvre éducative dans des écrits à tournure « hagiographique ». Ce mémoire n'a pas pour objet de totalement « déconstruire » le « mythe Démia », seulement de le nuancer en questionnant la réussite réelle du système mis en place par le prêtre à la fin du XVIIe siècle. À l'issue d'une comparaison entre écrits normatifs (les Règlements) et témoignages écrits sur le vif lors des Visites des écoles, nous poserons effectivement cette question : les écoles de Démia, mythe justifié ou tentative avortée ?