De nos jours, les attentes de la société vis-à-vis du père ont considérablement évolué. Les professionnels de santé tendent également à accorder une place de plus en plus importante concernant le rôle des futurs pères auprès de la femme pendant toute la grossesse et dans les premiers temps de l’enfance. Cependant, sa place au sein de la maternité reste très réglementée. À travers cette étude, nous nous posions la question suivante : comment les sages-femmes intègrent-elles le père pendant la grossesse lors des consultations prénatales ?

Pour répondre à cette problématique, une étude qualitative basée sur l’analyse d’entretiens semi-directifs a été réalisée auprès d’un échantillon de neuf sages-femmes exerçant en libéral et en PMI.

Par nos résultats, nous avons montré que la présence des pères en consultation prénatale ne dépendait pas de la sage-femme mais plutôt de la mère. Lorsqu’elles autorisent le futur père à rentrer dans la salle de consultation, les sages-femmes l’intègrent très volontiers. Cependant et pour plusieurs raisons, le père peut s’avérer représenter un enjeu pour la grossesse. Enfin, les sages-femmes semblent avoir encore des difficultés à intégrer le père dans leurs consultations. Si le manque de temps est majoritairement cité comme limite à cette prise en charge, elle n’est pas la seule.

Pour conclure, notre étude a montré que l’implication des pères dans la maternité est rentrée dans les moeurs mais semble être forcée par différents facteurs. Les sages-femmes expliquent que le coeur du sujet de la profession reste la femme, bien qu’aujourd’hui la formation proposée aux étudiants de cette filière leur permet de prendre en charge le couple de manière plus globale.