Les pathologies dermatologiques sont fréquentes en médecine générale, mais la spécialité est complexe. Les contraintes démographiques et géographiques rendent difficiles l'accès au spécialiste, ce qui renforce le rôle du généraliste dans cette discipline. La télédermatologie pourrait apparaître comme une solution. Il s'agit d'une étude quantitative descriptive réalisée au moyen d'un questionnaire anonyme auprès d'un échantillon de 390 généralistes de Picardie. L'objectif était d'analyser la problématique du recours au dermatologue et secondairement d'étudier la pratique de la dermatologie et les besoins de formation dans cette spécialité. 141 réponses ont été recueillies. Le délai de rendez-vous chez le dermatologue était de 1 à 3 mois pour 43,26%, et plus de 3 mois pour 38,88%. La communication avec le dermatologue était perçue comme difficile pour 41,85%. Le premier motif de recours au dermatologue était la réalisation d'un geste technique. 52,49% estimaient maîtriser moyennement voire pas du tout la dermatologie. 34,04% étaient plutôt favorables à la télédermatologie . Ils désiraient une formation complémentaire pour les pathologies tumorales (66,67%), les plaies chroniques (58,16%) et l'utilisation du dermoscope (63,83%). Renforcer l'autonomie du généraliste en s'appuyant sur la formation continue et en développant la pratique de gestes techniques simples et rapides reste primordial. Le recours au dermatologue était jugé plutôt difficile par les généralistes picards. Le développement de la télédermatologie et de la formation continue dans cette discipline pourraient répondre à cette problématique.