Suicide des externes, internes, docteurs en médecine, en France, entre 2007 et 2017 : un gradient nord-sud ? - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2019

Suicide des externes, internes, docteurs en médecine, en France, entre 2007 et 2017 : un gradient nord-sud ?

Résumé

Introduction: faced to the tragic observation of suicides among future physicians and physicians , and the increasing investigation about this problem, we wondered about a potential difference for these cases, between north and south of France.
Methods: we tested this hypothesis trying to calculate the prevalences of suicides among medical students, residents, and medical doctors(=MD), in four University Hospitals(=UH)/northern regions of France, and four southern ones, between 2007 and 2017, under a first protocol. Afterwards, we followed a second protocol (questionnaire) for the teachers of the same UHs/regions, about prevention of these suicides, during the medical education.
Results: first part: for many reasons, we had to restrict ourselves to count simply 23 included cases (unofficial sources, lacking a specific register). Almost three times more men than women committed suicide. Since 2015, the number of suicides seems to increase. Contrary to our assumption the southern regions appear the most bereaved by suicide, from the region PACA /UH of Nice – Bastia (seven cases), to no case for the region Auvergne/Clermont-Ferrand UH. Suicide appears affecting: the 50-year-old physicians at first, then those between 26 and 29 years old, then the 40-year-old ones; at first residents, above physicians alone in private practice, like the “hospital practitioners at least”/university professor – hospital practitioners, then physicians in a collective private practice; first of all general practitioners, as often as psychiatrists, above intensive care anesthetists, as often as surgeons. Lethal injection appears being the first mean, then jump out from a high floor. The burn-out seems to be the most frequent psychic antecedent, before the alcoholism, then the bipolar disease. Second part: 67,8% of the 435 respondents have already be concerned in some way, by the suicide of a future physician/physician. 82,8% don’t really know about the « Teaching Unity 3 » neither the « Item 58 » of the medical program « I-ECN ». 80% approve a specific training, to receive the bereaved relatives of a future physician/physician who committed suicide. 82,5% approve one or several items of suicide prevention for the future physicians/physicians, in medical education. The majority (70,5 % on average) ignore if a suicide prevention training, for medical students, residents, and MD, does exist in their Region/UH. 72,4 % approve the idea of a prospective register of suicides among future physicians/physicians in France.
Discussion-conclusion: despite the biases, the limits, and the lack of « official data » for our study, our results open prospects to optimize the medical epidemiology. The respondents’ answers suggest many improvements to prevent these suicides.
Introduction : devant un constat tragique de suicides des futurs médecins et médecins, et une recherche croissante sur cette problématique, nous nous sommes interrogés sur une éventuelle différence pour ces cas, entre le nord et le sud de la France.
Méthodes : nous avons testé cette hypothèse en tentant de calculer les prévalences de suicides d’externes, internes, et médecins thésés, dans quatre CHUs/régions du nord de la France , et quatre du sud, entre 2007 et 2017, selon un 1er protocole. Ensuite, nous avons suivi un 2ème protocole (questionnaire) destiné aux formateurs des mêmes CHUs/régions, sur la prévention dans la formation médicale, de ces suicides.
Résultats : 1ère partie : pour plusieurs raisons, nous avons du nous limiter à dénombrer 23 cas inclus (sources «non officielles », faute de registre). Presque trois fois plus d’hommes que de femmes se sont suicidés. Depuis 2015, le nombre de suicides augmenterait. Contrairement à notre présupposé, les régions « sudistes » semblent les plus touchées par le suicide, de la Région PACA /CHU Nice-Bastia (sept cas) à aucun cas pour l’Auvergne/CHU Clermont-Ferrand. Il atteindrait : d’abord les cinquantenaires, puis les individus entre 26 et 29 ans, puis les quadragénaires ; d’abord les internes, devant les médecins en libéral seuls, comme les «au moins PH » /PUPH en CHU, puis les médecins en cabinet de groupe ; d’abord les MG, comme les psychiatres, puis les anesthésistes-réanimateurs, comme les chirurgiens. L’injection létale serait le 1er moyen, puis la précipitation d’un haut étage. L’épuisement professionnel serait l’antécédent le plus fréquent, devant l’alcoolo-dépendance, puis la maladie bipolaire. 2è partie: 67, 8 % des 435 répondants, ont déjà connu un cas de suicide de futur médecin /médecin. 82,8% ne connaissent pas vraiment l’UE 3 ni l’item 58 de l’I-ECN. 80% approuvent une formation spécifique pour recevoir l’entourage d'un futur médecin /médecin suicidé. 82,5% approuvent un ou plusieurs items de prévention du suicide des futurs médecins/ médecins, dans la formation médicale . La majorité (70,5 % en moyenne) ignore si une formation de prévention du suicide des futurs médecins /médecins - pour les externes, internes, docteurs en médecine existe dans leur CHU/ Région. 72,4 % des répondants approuvent l’idée d’un registre prospectif des suicides des futurs médecins / médecins en France.
Discussion-conclusion : malgré les biais, les limites, et l’absence de données « officielles » pour notre étude, nos résultats ouvrent des perspectives pour optimiser l’épidémiologie médicale. Les réponses des médecins formateurs suggèrent de multiples améliorations pour prévenir ces suicides.
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  • HAL Id : dumas-02386596 , version 1

Citer

Barbara Ivana Lantier. Suicide des externes, internes, docteurs en médecine, en France, entre 2007 et 2017 : un gradient nord-sud ?. Médecine humaine et pathologie. 2019. ⟨dumas-02386596⟩
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