Introduction : selon l’Organisation Mondiale de la Santé, c’est au médecin généraliste qu’est attribuée la compétence de garantir un bon état de santé de ses patients, incluant la santé sexuelle. Les personnes âgées représentent une proportion de plus en plus importante de la société. Leur santé sexuelle reste très rarement évoquée en soins de premier recours.
Objectif Principal : décrire les freins et les éléments facilitant l’abord de la santé sexuelle avec le médecin généraliste chez les séniors.
Matériel et Méthodes : enquête qualitative par des entretiens individuels semi-dirigés auprès de patients âgés de plus de 74 ans, avec un MMSE supérieur à 24/30, jusqu’à saturation des données.
Résultats : dix-sept entretiens ont été réalisés entre février 2019 et avril 2019. Le médecin généraliste était perçu comme un interlocuteur possible en termes de sexualité par la plupart des personnes interrogées, surtout quand il existait entre lui et son médecin une relation de confiance, avec un bon relationnel. Les principaux freins retrouvés étaient la pudeur et un contact distant avec leur médecin.
L’étude a montré que les personnes préféraient aborder la sexualité d’elles-mêmes en cas de problème, même celles qui se déclaraient « à l’aise » pour parler de sexualité. Les différentes suggestions sur la manière d’aborder la santé sexuelle étaient de parler de prise en charge globale, de prendre le temps et de mettre à l’aise son patient, en rappelant le secret médical.
Conclusion : les interviewés attendent de leur médecin généraliste des conditions favorables à l’abord de ce sujet touchant à l’intimité. Des consultations dédiées permettraient de créer un cadre favorable à l’abord de la santé sexuelle en médecine générale. La création d’un outil de communication destiné aux médecins généralistes pour l’abord de la sexualité en cabinet pourrait être envisagée.