L’insuffisance cardiaque chronique est une maladie complexe dont la prévalence est en constante augmentation ces dernières années en raison du vieillissement de la population et de l’amélioration des techniques de diagnostic. Si certaines formes d’insuffisance cardiaque chronique n’ont pas de schéma thérapeutique précis, celle à fraction d’éjection ventriculaire gauche diminuée possède un algorithme bien défini. De plus, la Société européenne de cardiologie a mis à jour cet algorithme dans les dernières recommandations de 2016 qui incluent l’utilisation des inhibiteurs de la néprilysine. La néprilysine est une endopeptidase impliquée dans plusieurs réactions biologiques et son inhibition constitue une voie thérapeutique intéressante dans les pathologies cardiaques. Elle dégrade notamment les peptides natriurétiques, la bradykinine et la substance P. Cette classe est aujourd’hui représentée par le sacubitril qui est utilisé en association avec le valsartan, un antagoniste des récepteurs à l’angiotensine II. La combinaison sacubitril/valsartan est récente puisque son autorisation de mise sur le marché a été obtenue en 2015. L’étude PARADIGM-HF a comparé les effets de cette association sur la mortalité par rapport à l’énalapril, un inhibiteur de l’enzyme de conversion utilisé en première intention dans l’insuffisance cardiaque chronique. PARADIGM-HF a ainsi démontré la supériorité de la combinaison sacubitril/valsartan sur l’énalapril en termes de mortalité cardiovasculaire et d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque. Le sacubitril/valsartan est aujourd’hui au début de la phase de pharmacovigilance afin de mieux connaître ses effets à long termes. D’autres études ont déjà démontré un bénéfice dans différentes pathologies telles que l’insuffisance cardiaque aiguë à fraction d’éjection ventriculaire diminuée ou l’hypotension.