Le terme « verrue » désigne des altérations hyperplasiques au niveau de la peau et des muqueuses qui, avant tout chez les sujets jeunes, sont causées par le papillomavirus humain (HPV). Au niveau de la couche externe de la peau, la verrue vulgaire constitue l'altération bénigne la plus fréquemment associée à l'infection à HPV. Le traitement des verrues virales se fait le plus souvent par destruction de la zone cutanée infectée par le virus par des méthodes chimiques, souvent des kératolytiques, ou physiques, la cryothérapie et plus rarement le curetage et l'électrocoagulation. Les méthodes non invasives, comme par exemple l'homéopathie, l'hypnose ou « les remèdes de grand-mère » peuvent être une alternative. Toutefois, l'attitude attentiste reste une possibilité souvent justifiée par la bénignité des lésions. Nous avons conduit une étude quantitative, observationnelle, descriptive et transversale visant à évaluer la prise en charge des verrues cutanées en médecine générale. Le recueil de données s'est fait via un questionnaire anonyme, envoyé soit par mail, soit par voie postale. Nous avons inclus des médecins généralistes picards faisant partis de mailing-list des Conseils de l'Ordre des Médecins de la Somme, de l'Aisne ou de l'annuaire du site de l'Ordre des Médecins de l'Oise. L'objectif principal était d'évaluer la prise en charge des verrues vulgaires par les médecins généralistes picards. L'objectif secondaire était d'évaluer la place des méthodes non invasives dans la prise en charge. Parmi les 965 médecins généralistes inclus, 278 réponses ont été enregistrées soit un taux de participation de 28.8%. Une majorité de médecins (60.4%) déclarait ne pas être formée à la prise en charge des verrues, notamment les jeunes médecins. 71% des médecins interrogés pensaient qu'il existe un retentissement psychosocial des verrues sur le patient. Les principales raisons de prise en charge des verrues étaient les douleurs (56.4%) suivi par le retentissement esthétique (45.6%). 91% des médecins utilisent les méthodes invasives, dont les deux techniques les plus utilisées étaient les kératolytiques (86.5%) et la cryothérapie (56.8%). Un peu plus de 50% des praticiens utilise une méthode non invasive, notamment l'homéopathie (68.3%). De plus, un quart des médecins ont recours à l'abstention thérapeutique. La douleur et le versant esthétique sont les deux raisons principales pour lesquelles les médecins généralistes sont investis dans la prise en charge, confortant leur pensée sur la présence d'un impact psycho social de cette affection. L'abstention thérapeutique semble être une possibilité plus difficile à utiliser, probablement en raison d'une volonté de soin actif des praticiens. La pratique des médecins picards correspond aux données de la littérature. Les médecins généralistes utilisent les méthodes non invasives pour leur efficacité et probablement dans une démarche holistique. Les résultats de notre étude soulignent l'importance de la prise en charge des verrues par méthode invasive, notamment les kératolytiques et la cryothérapie mais surtout la place importante des méthodes non invasives, en particulier l'homéopathie. L'hypnose pourrait être envisagée. Le recours à une prise en charge active doit faire l'objet d'une démarche individualisée.