Le diagnostic de la leptospirose est cliniquement difficile et l’évolution peut être rapidement fatale en l’absence d’un traitement spécifique. Le score de Faine, basé sur des critères cliniques et épidémiologiques pour ses parties A et B, a été proposé par l’OMS pour évaluer la probabilité qu’un patient soit atteint de leptospirose. L’étude CalédoFaine a évalué la pertinence des critères cliniques et épidémiologiques du score de Faine chez les patients suspects de leptospirose dans une étude cas-témoin réalisée en 2018 et 2019 au CHT de Nouvelle Calédonie. Tous les patients suspects admis dans les 7 premiers jours de la maladie été inclus puis classés dans la catégorie cas ou témoin en fonction du résultat de la PCR sanguine leptospirose. 35 cas et 70 témoins sélectionnés par tirage au sort pour respecter le ratio 2 témoins par cas ont été analysés. L’analyse multivariée par régression logistique a retrouvé une association significative entre un score « SF A+B » pris dans les catégories « leptospirose possible » (score 20-25) et « leptospirose présumée » (score>26) et le statut cas ou témoin (p<0,0001). La performance du modèle était élevée avec une aire sous la courbe à 99,27%, une sensibilité de 93,55% et une spécificité de 96,36%, permettant de classer correctement les sujets dans 95,35% des cas. L’étude CaledoFaine a donc permis de valider la pertinence du score épidémio-clinique de Faine comme un outil simple pour identifier les cas possibles de leptospirose dès leur entrée dans le système de soin. Ce score doit être testé dans d’autres régions où les diagnostics différentiels et les modes de vie sont différents.