Hunger Games, The Handmaid’s Tale, Black Mirror… Le succès récent de ces fictions semble témoigner d’un élan particulièrement marqué des générations actuelles pour la dystopie. Si les auteurs de science-fiction ont depuis longtemps usé de ce genre pour mettre en avant des problématiques tout à fait présentes, il n’en reste pas moins qu’aujourd’hui, plus que jamais, les futurs qu’ils dépeignent semblent manifester une angoisse profonde, voire même un point de non-retour, quant à leur souhaitabilité.
À la croisée des sciences, des nouvelles technologies et de la société, la pratique du design fiction propose un renouvellement des imaginaires. En utilisant le processus fictionnel, il s’autorise en effet à imaginer des futurs qui nous dérangent pour établir un dialogue collectif, réflexif et inclusif sur leur préférabilité. Néanmoins, son appropriation récente par les organisations, l’inscrit dans la lignée des méthodes projectives, au dépend de sa posture critique. Pourtant, cette dernière pourrait bien engager une réflexivité, au sein des organisations, quant à leur propre transformation.