État des lieux du recours personnel et professionnel aux médecines alternatives et complémentaires, chez les professionnels de santé : étude quantitative transversale auprès de médecins généralistes - DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance Accéder directement au contenu
Mémoires Année : 2020

État des lieux du recours personnel et professionnel aux médecines alternatives et complémentaires, chez les professionnels de santé : étude quantitative transversale auprès de médecins généralistes

Anne Lebeugle
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1086662

Résumé

Introduction. Interest in alternative and complementary medicine is growing in France and in industrialized countries. However, few studies focus on the attitude of health professionals themselves towards these complementary therapies, and even fewer on their personal and professional practice. The main objective is to establish an inventory of the use of CAM (alternative and complementary medicine) among general practitioners in both their personal and professional practice: for what type of CAM, reason for use, perceived effectiveness, cost, frequency of use, degree of satisfaction. Thus, we will assess the general characteristics of the respondents, attempting to examine the reasons or barriers to the use of CAM in this population. Method. This descriptive quantitative study took place from February to May 2020, sending an online questionnaire to general practitioners via the internet. The questionnaire was anonymous, with participation on a voluntary basis. Our study was cross-tabulated between general practitioners and physiotherapists, as the initial research and construction of the questionnaire was done in collaboration with a physiotherapy student. To elaborate our questionnaire we studied the bibliography of Albin Guillaud, a physiotherapist, who has realized a research paper, concerning the question of the integration of alternative and complementary medicine in our health system. Also, we relied on existing questionnaires on the evaluation of the use of CAM and whose method of construction and validation were evaluated: I-CAM-FR and QuERTA. The questionnaire was completed by attempting to assess perceptions and attitudes towards CAM by the CHQB (10-item form translated from English), and by analyzing training contexts and demographic information. It was then tested using the cognitive interview technique. Results. The 74 respondents were female (70%), with an average age of 37 years. They worked mainly in the departments of Isère, Savoie and Haute-Savoie. The practitioners are mainly self-employed in a general practice, with no other health professionals practicing MAC. As far as their professional practice is concerned, 85% of the general practitioners questioned replied that they had already recommended at least one MAC to their patients in the last twelve months. On the other hand, only 20% were practicing CAM in their professional practice, of which more than half (53%) practiced homeopathy and 31% had already consulted a TA (alternative therapist) personally. The motivations for use were: to have more therapeutic tools, to reduce stress in practice. Most physicians thought that the effect of CAM was related to a placebo; also, that the personal and professional environment could influence the practice of CAM. Only 43% felt that the initial training was sufficient to meet the needs of patients. There was a near absence of CAM training (in contrast to the apparent frequency of consultations and referrals), and little training in "critical thinking". This raises the question of epistemological tools to address CAM. The reasons for recourse to CAM among physicians were mainly related to chronic pain associated with musculoskeletal pathologies. Osteopathy is predominant, far ahead of acupuncture, homeopathy or naturopathy. Finally, on the question of the integration of CAM into the health care system, more than 2/3 of the doctors were in favour of it. On the other hand, only 46% wanted certain MACs to be reimbursed by health insurance. Conclusion and outlook. Our study found that physicians can significantly recommend CAM to their patients, and that some of them do so both personally and professionally. The physicians surveyed seem to lack therapeutic tools for the management of certain pathologies. This observation leads us to open up research to create practice support tools for general practitioners, concerning the management of chronic pain and anxiety and depression syndromes. Also, to reflect on the status of MACs in our healthcare system.
Introduction. L’intérêt pour les médecines alternatives et complémentaires est croissant en France et dans les pays industrialisés. Or, peu d’études portent sur l’attitude des professionnels de santé eux-mêmes vis-à-vis de ces thérapies complémentaires, et encore moins sur leur pratique personnelle et professionnelle. L’objectif principal est d’établir un état des lieux du recours aux MAC (médecine alternative et complémentaire) chez les médecins généralistes tant dans leur pratique personnelle que professionnelle : pour quel type de MAC, motif de recours, efficacité perçue, coût représenté, fréquence de pratique, degré de satisfaction. Ainsi, nous évaluerons les caractéristiques générales des répondants, en tentant d’examiner les raisons ou les freins d’utilisation des MAC dans cette population. Méthode. Cette étude quantitative descriptive s’est déroulée de février à mai 2020, adressant un questionnaire en ligne aux médecins généralistes, via internet. Le questionnaire était anonyme, avec une participation basée sur le volontariat. Notre étude a été croisée entre les médecins généralistes et les kinésithérapeutes, car les recherches initiales et la construction du questionnaire ont été faites en collaboration avec une étudiante en kinésithérapie. Pour élaborer notre questionnaire nous avons étudié la bibliographie d’Albin Guillaud, kinésithérapeute, ayant réalisé un mémoire de recherche, concernant la question de l’intégration des médecines alternatives et complémentaires dans notre système de santé. Aussi, nous nous sommes appuyées sur des questionnaires existants sur l’évaluation du recours aux MAC et dont la méthode de construction et de validation ont été évaluées : I-CAM-FR et le QuERTA. Le questionnaire a été complété en tentant d’évaluer les perceptions et attitudes envers les MAC par le CHQB (formulaire à 10 items traduit de l’anglais), et en analysant les contextes de formations et les informations démographiques. Puis il a été testé par la technique d’entretiens cognitifs. Résultats. Les 74 répondants étaient des femmes (70%), d’âge moyen 37 ans. Ils exerçaient majoritairement, dans les départements de l’Isère, Savoie et Haute-Savoie. Les praticiens sont principalement en activité libérale dans un cabinet de médecine générale, sans autre professionnel de santé exerçant une MAC. En ce qui concerne leur exercice professionnel, 85% des médecins généralistes interrogés ont répondu avoir déjà recommandé, au cours des douze derniers mois, au moins une MAC à leur patientèle. En revanche seulement 20% pratiquaient une MAC dans leur exercice professionnel, dont plus de la moitié l’homéopathie (53%) et 31% ont déjà consulté personnellement un TA (thérapeute alternatif). Les motivations à l’utilisation étaient : d’avoir plus d’outils thérapeutiques, de diminuer le stress dans la pratique. La plupart des médecins pensaient que l’effet des MAC était lié à un placebo ; aussi, que l’environnement personnel et professionnel pouvaient influencer sur la pratique d’une MAC. Seulement 43% estimaient que la formation initiale était suffisante pour répondre aux besoins des patients. On note une quasi-absence de formation aux MAC (ce qui contraste avec l’apparente fréquence de consultations et de recommandations), ainsi que peu de formation à « l’esprit critique ». Ce qui pose la question des outils épistémologiques pour traiter la question des MAC. Les motifs de recours aux MAC chez les médecins concernaient majoritairement les douleurs chroniques en lien avec les pathologies musculo-squelettiques. L’ostéopathie est prépondérante, loin devant l’acupuncture, l’homéopathie ou encore la naturopathie. Enfin, à la question de l’intégration des MAC au système de santé, plus de 2/3 des médecins y étaient favorables. En revanche, seulement 46% souhaitaient le remboursement de certaines MAC par l’assurance maladie. Conclusion et perspectives. Notre étude a permis de constater que les médecins peuvent recommander de manière importante une MAC à leur patientèle, et que certains d’entre eux en pratiquent une personnellement et dans l’exercice professionnel. Les médecins interrogés semblent manquer d’outils thérapeutiques pour la prise en charge de certaines pathologies. Ce constat amène à ouvrir les recherches pour créer des outils d’aide à la pratique pour les médecins généralistes, concernant la prise en charge des douleurs chroniques et des syndromes anxio-dépressifs. Aussi, de réfléchir aux statuts des MAC dans notre système de soins.
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dumas-03085499 , version 1 (21-12-2020)

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Citer

Anne Lebeugle. État des lieux du recours personnel et professionnel aux médecines alternatives et complémentaires, chez les professionnels de santé : étude quantitative transversale auprès de médecins généralistes. Médecine humaine et pathologie. 2020. ⟨dumas-03085499⟩
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