Entre 1937 et 1947, le Comité Parisien des Oeuvres sociales à destination des étudiants (CO-PAR) se transforme en profondeur sous les effets des politiques conduites par le Régime de Vichy en faveur des jeunes et donne naissance à une forme nouvelle d’aide sociale publique à destination des étudiants. Institution nouvelle, fondée dans la continuité de l’action de l’UNEF en faveur des étudiants, le CO-PAR est une structure publique, placée directement sous la tutelle du rectorat de l’Académie de Paris et du Ministère de l’Éducation nationale. Durant dix ans, traversés par la Deuxième Guerre mondiale, l’Occupation allemande du territoire et les oppositions entre vichystes et résistants, le Comité Parisien a développé des formes inédites d’aides sociales pour les étudiants et poser les fondements de l’action publique des œuvres universitaires et scolaires qui existent aujourd’hui en matière d’aides financières, de politique culturelle et de santé ou encore de gestion de l’alimentation et du logement. Ce mémoire de recherche se place ainsi au croisement de l’espace de recherche sur les politiques sociales de la IIIe République et du Régime de Vichy et de celui sur les étudiants, groupe social en cours d’émergence à la fin des années 1930. Conséquence des préoccupations politiques et idéologiques de Vichy pour les jeunes, pensées comme l’une des sources de la Révolution nationale, le développement des œuvres sociales étudiantes à Paris durant la Guerre doit se lire comme une autre traduction de la continuité qui peut exister entre la fin des années 1930 et les années 1940 en matière d’évolution des politiques sociale de prise en charge des besoins en France.