L’ostéoarthropathie neurogène diabétique (OAND) est une complication sous-diagnostiquée du diabète, responsable d’une destruction progressive du pied et d’une importante morbi-mortalité. L’objectif de l’étude EPiChar est de réaliser un état des lieux national de sa prise en charge. Matériels et méthodes : il s’agit d’une étude clinique descriptive, multicentrique, recensant chaque patient porteur d’OAND vu en consultation ou hospitalisation entre le 1er janvier et le 31 décembre 2019, dans 31 centres « pied diabétique » franco-belges. Résultats : inclusion de 467 patients (hommes 73,5%), dont 21,6% avec une atteinte bilatérale, soit 568 pieds de Charcot. L’essentiel des patients a un diabète ancien, insuliné, avec forte présence de complications microangiopathiques (96,6%) et d’antécédents podologiques (84%). Plus des 3/4 des OAND sont en phase chronique, avec un chaussage spécifique prescrit dans 81,5% des cas. La place de la chirurgie correctrice des déformations reste faible. En phase aiguë, on retrouve des signes inflammatoires locaux chez 85,7% des patients et un facteur déclenchant dans 41,5% d’entre eux. Les examens d’imagerie (IRM, radiographie standard) sont réalisés dans 90,2% des cas. La décharge du pied (modalités variables) en phase aigüe ou en cas de plaie est faite dans 85,2% des cas. Le médio-pied est la zone la plus touchée. Le taux d’ulcération du pied de Charcot est de 42,6%. Conclusion : le pied de Charcot est une complication complexe du diabète pour laquelle il n’existe actuellement aucun consensus de prise en charge, notamment à la phase aiguë.