Les différences observées dans l’abord et la prise en charge du sevrage en alcool en ambulatoire en fonction des facteurs personnels du médecin généraliste de la région Occitanie
Résumé
Objective: alcohol was the second cause of preventable death in France in 2017. The general practitioner has a responsibility in detecting alcohol abuse and in weaning. What are the personal factors of the general practitioner that influence his treatment of an outpatient undergoing alcohol withdrawal?
Material and methods: transversal observational study carried out with interns and general practitioners in the Occitanie region from january to may 2020. Collection of thirteen personal data from doctors and comparison with the 2015 Good Practice recommendations of the French Society of Addictology.
Results: 249 physicians responded to the questionnaire. The most significant personal factors were socio-demographic: age, type of exercise, geographic area and vocational training in addictology. Doctors over 45 years of age self-attributed a success rate of 3.949/10 on average compared to 4.429/10 for doctors under 45 years of age (p=0.035). When it comes to addressing the subject of alcohol consumption with their patients, established physicians were more systematic than replacement physicians (43.8% vs. 15.6%, p<0.001). In urban areas, they more often called on an addictologist for support than in rural areas (23.9% versus 10.8%, p=0.024). Fewer physicians with training in addictology mentioned lack of resources as a cause of failure (5.0% against 17.5%, p=0.017) and more often used their experience in diagnosing alcohol abuse (73.3% against 57.7 %, p=0.030). Many aspects of withdrawal management varied depending on these factors.
Conclusion: certain personal factors studied in this study may intervene in physician decision making during the treatment of an outpatient undergoing alcohol withdrawal.
Objectif : l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable en France en 2017. Le médecin généraliste a une responsabilité dans le dépistage du mésusage et dans le sevrage. Quels sont les facteurs personnels du médecin généraliste influençant sa prise en charge dans un sevrage en alcool en ambulatoire ?
Matériel et méthodes : étude observationnelle transversale réalisée auprès des internes et médecins généralistes de la région Occitanie de janvier à mai 2020. Recueil de treize données personnelles des médecins et comparaison aux recommandations de bonne pratique de la Société Française d’Addictologie de 2015.
Résultats : 249 médecins ont répondu au questionnaire. Les facteurs personnels les plus pertinents étaient sociodémographiques : l’âge, le mode d’exercice, la zone géographique et la formation professionnelle à l’addictologie. Les médecins de plus de 45 ans s’attribuaient un taux de réussite de 3,949/10 en moyenne contre 4,429/10 chez les moins de 45 ans (p=0,035). Sur l’abord de la consommation d’alcool avec leur patient, les médecins installés étaient plus systématiques que les médecins remplaçants (43,8% contre 15,6%, p<0,001). En zone urbaine, ils faisaient plus souvent appel à un addictologue comme soutien qu’en zone rurale (23,9% contre 10,8%, p=0,024). Les médecins avec formation en addictologie évoquaient peu le manque de moyens comme cause d’échecs (5,0% contre 17,5%, p=0,017) et utilisaient plus souvent leur expérience dans le diagnostic (73,3% contre 57,7%, p=0,030). De nombreux éléments de prise en charge du sevrage variaient selon ces facteurs.
Conclusion : certains facteurs personnels étudiés dans cette étude peuvent intervenir dans la prise de décision du médecin lors d’un sevrage en alcool en ambulatoire.
