L’IVG est un droit durement acquis pour les femmes dans la société française et reste encore tabou. L’expérience de l’IVG reste peu étudiée en phénoménologie. L’objectif de l’étude est d’analyser le vécu des femmes ayant eu recours à l’IVG médicamenteuse, en médecine générale. Méthode : une étude qualitative phénoménologique a été menée à l’aide d’entretiens semi-dirigés réalisés entre septembre 2019 et mars 2020 auprès de 10 femmes dans la région Occitanie. Résultats : la majorité des femmes interrogées avait un besoin de réassurance sur le plan technique et humain. Elles ont trouvé cette réassurance auprès du médecin généraliste, mais également auprès de l’entourage familial et amical. L’IVG à domicile était vécu comme une véritable épreuve physique et morale, notamment en raison de l’influence du partenaire chez les couples instables. Cet évènement de leur vie a mené à une profonde remise en question. Leurs vécus pouvaient également évoluer en fonction de leurs représentations de l’IVG. Enfin, concernant la contraception autour de leur IVG, il résulte des entretiens, un sentiment d'impuissance. Mais la contraception permettait, pour certaines, de pouvoir choisir le moment pour démarrer une grossesse en concertation avec leur partenaire. Conclusion : que le vécu ait été bon ou mauvais, l’IVG amène à une réflexion. La communication et l’information sont à privilégier entre la femme et les différents intervenants soignants ou non. Élargir la diffusion de la campagne d’information sur l’IVG permettrait de mieux appréhender un avortement.