L'enfant « se construit dans l'enveloppement et le tissage des liens qui le fondent, le nourrissent, le protègent ; il naît et se développe dans le berceau psychique de la famille où il puise son héritage, dans cette nacelle protectrice et source de sa vie psychique ; là se construisent son devenir et la trame de ses relations ». Toutefois, au travers du Foyer de l'Enfance et de la Famille, nous rencontrons un lien en souffrance au coeur de familles en mouvance, où les agents supposés assurer la protection se trouvent alors être sources de menace pour le sentiment de sécurité de l'enfant, dont l'imprévisibilité a des conséquences catastrophiques. Par le biais d'une rupture dans les liens familiaux, un placement de l'enfant, il est question de revisiter la séparation, de penser et panser ces liens – réels, imaginaires et symboliques – constitutifs de l'histoire de l'enfant. Le Foyer se positionne ainsi comme tiers, dont la prévisibilité et la fiabilité, permettent d'accompagner, de soutenir et de questionner la blessure familiale des enfants et des parents, de nommer l'impasse filiative au coeur de cet espace symbolique. Nous interrogerons, dans une première partie, l'institution du Foyer, les services dans lesquels nous avons pu nous engager, ainsi que la place singulière du psychologue clinicien ; avant de proposer, dans une seconde partie, une réflexion quant au processus d'adoption et ses enjeux psychiques.